Torrent2lettre

 
Et voici donc le troisième chapitre d'Inconnu (oui, je vais garder ce titre au final), comme vous le voyez on a enfin trouvé une image que j'ai rajouté sur les précédents chapitre. Ce chapitre est un peu plus court que les précédents, mas en même temps, il ne s'y passe pas grand chose, par contre, on obtient des infos supplémentaires sur le monde dans lequelle tout cela se déroule, mais vous lirez cela de vous même. Je tient à vous prévenir, ne tirez pas de conclusion hative sur les personnages visible sur l'image (enfin surtout la fille). Bon, j'ai beaucoup parlé, je vais donc vous laissez lire maintenant ^^
 
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3 : Sur le départ
 
Le maître du port accusa le coup du mieux qu'il le put, même lui répugnait à voir partir un si bel élément, bien qu'il n'en ait jamais été le propriétaire, le loup, comme se plaisait à le surnommer ses hommes,  avait toujours été un solitaire, il ne passait par lui que lorsqu'il avait besoin d'un service ou d'un renseignement. La seule chose dont pouvait se targuer le maître, c'était de le connaître, en effet, le loup était aussi insaisissable qu'une ombre et il faisait partie des rares personne à connaitre à la fois son existence et son visage. Même le Murmure de la capitale, cette personne qui savait tout sur tout sans que personne ne sache quoi que ce soit sur lui, ne devait même jamais avoir entendu parler de lui. Le loup solitaire ne se faisait jamais remarquer, ou faisait toujours accuser une autre personne en faisant preuve d'une grande habileté, personne ne connaissait son identité de jour, même si l'on connaissait son visage, ce qui était plutôt étonnant, les personnes ayant une telle apparence étaient plutôt rares et donc facilement repérable, c'était pour toutes ses raisons que le maître du port ne voulait absolument pas se le mettre à dos, il semblait avoir assez d'influence, de pouvoir et de capacité pour transformer la vie de n'importe qui en enfer. Et la vie du maître était déjà bien assez compliqué comme cela, de jour, il semblait être un contremaître comme on en trouve tant dans les villes portuaires, mais si l'on se rapprochait suffisamment on se rendait compte que les hommes qui l'entourait n'étaient pas de simple docker, c'était tous des agents à son service, transportant secret et message à qui de droit et exécutant quelque mission pour lesquelles ils étaient payés. Son organisation portuaire était tel une roue bien huilée mais à laquelle il fallait faire particulièrement attention, le moindre problème pouvait devenir un véritable cauchemar pour qui ne savait pas se méfier et anticipé ce genre de choses. Toutefois, alors que la lune était haute dans le ciel et que le pseudo-contremaître des quais ruminait dans son coin, il fut surpris par une visite imprévu de son cher loup qui devait pourtant quitter la ville dès le lendemain, celui-ci semblait préoccupé par quelque chose et c'était bien la première fois que le maître du port le voyait ainsi, il fut donc fortement inquiet, peu importe le motif de sa visite, le chef de l'organisation sentait que cela devait être important, car seule quelque chose d'important pouvait à ce point inquiéter le prédateur nocturne pour qu'il arrive ainsi, à l'improviste, avec cette humeur massacrante qui n'augurait rien de bon. Le prédateur laissa pourtant planer un étrange silence pendant de longues minutes, ce qui ne fit qu'augmenter l'anxiété du contremaître qui était à la fois de plus en plus intrigué par la raison de ce comportement et désireux de se trouver très loin, à des kilomètres de là, hors de portée de ce loup, si tant est que cela puisse être possible. Le loup finit par prendre une grande inspiration et, d'une voix glaciale lui demanda un renseignement qui était pour lui très important. De nouveau intrigué au plus au point le contremaitre en oublia toute vigilance et se laissa aller :
-          Quel genre de renseignement désirez-vous tant très cher ? L'identité d'une personne ? Le lieu d'un rendez-vous ? Où trouver un objet ? lui demanda le pseudo-contremaitre en se rasseyant sur sa vieille chaise grinçante
-          Une personne, en l'occurrence, une femme
-          Attention, danger, j'espère pour vous que c'est uniquement professionnel, mon cher, les femmes sont bien de trop dangereuse en dehors de ce contexte
-          Et en quoi cela vous regarde-t-il ? répliqua le loup d'une voix tranchante
-          En rien monseigneur, mais puis-je savoir pour quelle raison vous la cherchez ?
-          Non, tout ce que vous avez besoin de savoir c'est qu'elle se trouvait il y a deux nuits de cela dans la rue marchande et qu'elle ne vient pas du coin
La voix monotone et froide du prédateur dissuada le contremaître d'ajouter le moindre commentaire, il hocha simplement la tête, désireux de ne pas la perdre pour avoir dit un mot de travers. Le loup quitta la pièce quelque seconde plus tard sans le moindre bruit, laissant le contremaître seul. Celui-ci appela immédiatement ces hommes et donna ses directives afin de pouvoir retrouver la femme recherchée par ce sombre homme, une fois le calme définitivement revenu dans son bureau, il se surprit à prendre la personne recherchée en pitié : peu importe ce que le loup lui voulait, elle risquait de ne pas apprécier. Il se décida finalement pour rentrer chez lui, estimant qu'il avait eu son lot d'émotion pour la nuit entière, ces subalternes se chargeraient des petites commissions habituelles et de la surveillance.
 

 
 
Après avoir rendu visite au chef des dockers, le loup s'aventura pour la dernière fois dans les rues malfamées de cette ville qui l'avaient accueillit pendant quelques années, non pas qu'elle en ait eu le choix, mais il s'était fortement habitué à ce magnifique terrain de chasse, comme il se plaisait à l'appeler. Il passa en revue l'intégralité de ces points d'observation, vérifia une énième fois qu'il avait bien vidé chacune de ses planques. Cette nuit, il devait encore rendre visite à deux, trois personnes afin de régler définitivement ses comptes avec ceux-ci. Il flâna dans les ruelles tout le reste de la nuit, évitant habilement les détrousseurs et refusant poliment les tentantes invitations de certaines demoiselles, ce soir, il disait adieu au port et aux fripouilles qui y grouillaient, il ne chercha pas les ennuis et il n'en eu d'ailleurs pas. Au petit matin, il rejoignit sa petite maison qu'il avait achetée près de l'académie, en plein centre culturel. Elle avait été mise en vente une semaine plus tôt et avait déjà trouvé acquéreur, bien évidemment, la majorité de ces affaires avaient déjà effectué le voyage jusqu'à la capitale, dans un petit appartement qu'il avait loué dans le quartier commerçant. Il ne lui restait que le strict nécessaire qu'il devait emporter avec lui dans quelques heures, lorsqu'il quitterait la ville portuaire. Le chef des dockers avais déjà prévenu le maître des clefs de la capitale, il n'avait plus qu'à se présenter le soir même, à celui que l'on considérait comme le maître de la vie nocturne de la plus grande et importante ville du pays. Il valait mieux qu'il ne rate pas son entrée, bien qu'il n'ait jamais douté de l'effet de sa simple apparence, ses cheveux d'un noir de jais ne faisaient qu'accentuer l'impression de malaise et de danger que donnaient ses iris rouges sang, il avait la tête de l'emploi comme disait les dockers lorsqu'ils ignoraient sa présence à quelques mètres dans l'obscurité. Pourtant et comme la majorité des personnes qui le connaissaient de jour comme de nuit, ils ignoraient totalement qui il était, c'était un secret qu'il ne pouvait se permettre d'ébruiter pour le moment, pas tant qu'il n'avait pas trouvé ce qu'il cherchait. Le fait d'habiter à présent dans la capitale allait sans doute pouvoir l'aider, il savait d'avance que s'adresser au maître des clefs ne servirait à rien pour sa recherche, mais l'avoir à l'œil était tout de même nécessaire. Il ne lui restait alors plus que le « murmure », celui qui possédait le plus grand nombre d'information dans la capitale, voir même dans le pays. Certain, pour le décrire, disait tout simplement « celui qui sait tout, mais sur lequel on ne sait rien », c'était une bien étrange mais véridique phrase. Il devait aussi s'assurer de l'identité de la jeune fille de la rue commerçante, il avait un étrange et très mauvais pressentiment à son égare, quelque chose que, même lui, ne parvenait à expliquer et ce n'était pas anodin. Cette impression était d'autant plus alarmante que son instinct ne s'était, jusqu'à présent, jamais trompé, peu importe pour quelle raison, cette jeune femme pouvait se révéler être incroyablement dangereuse, à plus forte raison si elle avait effectivement la capacité de lire en lui comme il en avait eu l'impression dans la rue marchande. Cela ce limitait peut être à son comportement, mais il ne pouvait prendre aucun risque, ce qu'il faisait était bien de trop important pour être découvert par une inconnue.
De retour dans sa petite maison quasiment vide, le prédateur changea rapidement de tenue pour des vêtements plus sobres et moins extravagants que sa combinaison noire et poussiéreuse. Il enfila rapidement une chemise et un gilet, boutonna un pantalon aussi gris que sa veste, laça ses chaussures et commença à rassembler le peu d'affaire qu'il lui restait à emporter. Au dehors, les premiers rayons du soleil matinal commençaient à poindre, il sourit en pensant à ce qui l'attendait puis patienta, car les nouveaux propriétaires devaient venir chercher les clés.