Inconnu: Chapitre 4

 
 
Je sais que je vous ai promi ce chapitre il y a presque deux semaines, mais contrairement à d'autre, moi je n'avais qu'une semaine de vacances pour profiter de ma famille que je n'avais pas vu depuis deux mois, idem pour mes amies, et il fallait également que je fasse mes devoirs, de plus on nous a rajouté un coup de stress vis à vis de nos exposés, et toutes ces raisons expliquent le retard de ce chapitre. Enfin bref, ce qui sont déjà passé par la case étudiant savent de quoi je parle, les autres le sauront bien assez tôt, autant ne pas vous déprimer, je vais plutôt vous laisser lire en paix. Bon chapitre ^^
 
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 4 : Jour de vacances
 
Le lendemain, requinqué après son long sommeil, la jeune lady entreprit de sortir en ville... sans en avoir averti son père. Habillée de frusque du bas peuple et portant cette fois un bandana pour ses cheveux et un châle pour cacher son visage, elle sortit par les écuries s'attirant ainsi le sourire des palefreniers, habitués de la scène. Aujourd'hui, la miss partait récupérer des informations en laissant son esprit, et surtout ses oreilles, vagabonder au grès de ses envies. Empruntant la rue marchande, elle se balada d'étal en étal, attrapant au passage des bribes de discours, que ce soit parmi les gardes patrouillant, les marchands et leurs clients, ou les personnes un peu plus discrètes et un peu plus fortunées ne souhaitant pas se faire remarquer. Elle ne manque pas de remarquer quelque comportement plus ou moins suspect lui donnant d'autres informations, non-verbal cette fois. Souriant discrètement elle termina sa balade dans les quartiers mal famés, prenant au passage un malin plaisir à tourner quelques racailles au ridicule sans la moindre bousculade : les mots font parfois bien plus mal que les coups. De retour chez elle, elle trouva un majordome très stressé de ne pas avoir trouvé sa maitresse, elle lui sourit puis monta rapidement se changer, sans dire un mot, avant le retour de son père partit le matin même traiter une affaire urgente à la cour. Elle avait donc quartier libre jusqu'à midi, heure de son possible et probable retour puisqu'il ne manquait que très rarement leur repas en tête à tête. La lady entreprit donc de passer en revue les informations qu'elle conservait en mémoire afin de réaliser une « mise à jour » de ses données. S'installant confortablement dans un fauteuil du salon, elle commença par supprimer toutes informations périmées puis archiva et mis en commun les nouvelles informations récoltées une petite heure plus tôt, elle fit tout cela dans ce qu'elle appelait son « palais mentale », un lieu dans sa tête ressemblant à de gigantesques archives, ce qu'elles étaient d'ailleurs. Dans la réalité, une heure passa avant qu'elle ne finisse son travail, elle passa donc le reste de l'après-midi à lire calmement dans la bibliothèque, jusqu'au retour remarqué de son père. Celui-ci semblait de mauvaise humeur et n'hésitait malheureusement pas à passer sa frustration sur les pauvres domestiques. Compatissante envers ces derniers, la jeune lady se décida à lâcher son livre et quitter la bibliothèque afin de calmer son père, ou au minimum de faire en sorte qu'il cesse de passer ses nerfs sur les pauvres servantes initialement venues le débarrasser de son manteau de « cérémonie » qu'il portait habituellement à la cour.
Dès que le maître des lieux aperçu sa fille qui descendait les escaliers, son humeur s'adoucit, et il s'autorisa même un sourire. Comme il était déjà l'heure pour le déjeuner, le père et la fille se dirigèrent vers la salle à manger dont la table était déjà dressé et garnis par les serviteurs. Bien qu'ayant demandé de manière très polis et en usant de toutes la force de persuasion qu'elle possédait sur son père, la jeune dame n'extirpa aucun renseignement de son père sur la raison de son agacement, elle en sourit gentiment, il ignorait qu'elle le savait déjà, il ignorait qu'elle avait prévu depuis longtemps sa réaction, mais comme toute bonne jeune fille de la cour, elle se devait d'être curieuse sur tout ce qui touchait cette fameuse cour. Une fois son rôle de parfaite jeune fille noble remplie, la miss pu manger l'esprit tranquille, portant, malgré tout, une attention spécial à sa posture : elle avait parfois tendance à trop se laisser aller, ce qui lui avait déjà valu des remarques de son père et de son majordome.
Malgré elle, elle ne pu s'empêcher de repenser à l'autre nuit, et à sa rencontre avec l'inconnue, son père ne manqua pas de remarquer son manque d'attention et, pour la faire revenir mentalement dans la pièce, il se décida à entamer la conversation. Il préféra orienter leur discussion sur les derniers jours d'examen, ses impressions, mais, immanquablement, sa fille parvint à tourner la conversation de manière à lui extorquer des informations, et il ne s'en rendait généralement compte qu'à la fin du repas, lorsqu'il repensait à ce qu'il avait dit. Souriant en pensant à l'incroyable intelligence de sa fille, il se demanda quel genre de dame de la cour elle allait bien pouvoir devenir, bien que, de son point de vue, l'avenir de sa fille était déjà tout tracé.
La jeune lady préféra prendre rapidement congé de son père, bien qu'il était son géniteur, elle avait régulièrement l'impression de ne pas être en accord avec lui, elle avait donc la fâcheuse tendance a le fuir, alors qu'il n'avait rien fait pour. Elle décida donc de sortir dans les jardins de la demeure, s'aérer un peu avant d'attaquer l'après-midi, composé globalement de ses cours particuliers de maintient, tels que l'art de la table, la broderie ou encore la musique, mais seule le dernier de ces cours l'intéressait un tant soit peu.
Comme à son habitude, et dès qu'elle se trouvait à l'extérieur du manoir, elle laissa son esprit vagabonder, réfléchir, s'imaginer toute sorte de choses. C'était généralement ces rares moments de calme où, ni son statut, ni ses cours, ni sa seconde vie ne venait la hanter, qu'elle préférait. Elle n'avait plus besoin de penser à quoi que ce soit, elle pouvait ainsi s'imaginer sa vie si elle n'avait pas été ainsi faite : curieuse avec une mémoire phénoménale et une légère tendance à apprécier de manipuler les gens. La jeune lady resta ainsi un petit moment, errant dans le jardin tout en gardant dans un coin de son esprit la présence de son père qui l'observait depuis la fenêtre de son bureau. Inspirant une grande bouffé d'air elle entendit le carillon de la ville sonner 14h, il était temps pour elle de retourner à l'intérieur, assister à ses cours particuliers.
 

 
Son père l'observa retourner calmement à l'intérieur, il repensa à la petite fille innocente qu'elle était autrefois et qu'il retrouvait lorsqu'elle faisait le vide dans son esprit. Il savait très bien que sa fille était spéciale, certes très intelligente, mais pas que. Il savait aussi qu'elle ignorait sans doute ce qui la rendait si spécial aux yeux des personnes  les plus influentes de ce royaume, et il en était sans doute mieux ainsi. Son rôle premier était avant tout de veiller sur elle, de faire en sorte qu'elle ne devienne jamais ce que certains disaient qu'elle allait devenir, autrement, il y perdrait son rang. Il respira à fond et partit récupérer un vieux carnet dans le tiroir de la bibliothèque, retournant à son bureau, il y inscrivit les nouvelles et les observations de la journée. Il ne manqua pas de décrire pour la énième fois l'incroyable intelligence dont la jeune femme faisait preuve et la façon dont elle l'utilisait pour obtenir ce qu'elle voulait, heureusement qu'elle ne pouvait pas tout obtenir, c'eût été fâcheux pour sa noble personne, il y avait, en effet, fort peu de chance qu'elle apprécie la vérité sur elle, sur lui, et sur tout ce qui l'entourait.
Il reposa le carnet dans son tiroir qu'il referma à clef et sortit dans le salon ou l'écho de la leçon d'étiquette de sa fille lui parvenait depuis le fond du couloir. Il se doutait qu'elle devait en avoir assez de tous ces cours, surtout qu'elle n'en comprenait sans doute pas l'utilité, elle en savait déjà assez pour ce comporter convenablement à la cour, elle n'avait pas besoin de toutes ces règles supplémentaires qu'on lui imposait jour après jour, et qu'elle n'appliquait d'ailleurs jamais.  Il sourit à ces quelques pensées, si seulement elle savait ce qui l'attendait, ou tout du moins une partie, cela serait tellement plus simple, mais le conseil royal avait voté, elle devait tout ignorer jusqu'à la fin et rester, si possible, une petite fille naïve qu'il serait alors facile de manipuler. Malheureusement, la jeune lady était loin d'être naïve, mais il y avait un grand nombre de choses qu'elle ignorait, ce qui limitait fortement ses capacités, pour le plus grand bonheur de ces vieux rabougris et rats de bibliothèque qui servaient de conseillés au roi, et qui ne voulaient très certainement pas perdre leurs places si durement gagnées.
Le maître de maison finit par se diriger vers la bibliothèque où il avait prévu de rencontre un riche homme d'affaires, l'après-midi même, afin de discuter de certaines choses, il s'éloigna donc de l'écho de la voix du professeur de sa fille.
 

 
Comme elle se l'était imaginé, seule le cours de musique, qui représentait sa dernière leçon de la journée, l'intéressa. La maîtresse de maison avait effectivement un don pour la musique, tant par sa propre voix que par la maîtrise de n'importe quel instrument. La musique était aussi l'une des rares choses qui lui faisait oublier tous ses tracas, elle appréciait d'en jouer à l'occasion sans toutefois en abuser. Le piano et le violon étaient, sans aucun doute, ses instruments préférés, mais elle appréciait également de chanter, pour le plus grand plaisir de son père qui adorait l'écouter des heures durant, lorsqu'elle se laissait emporter. Mais aujourd'hui elle n'avait pas vraiment eu l'envie de se laisser porter, en effet, ce soir là, elle avait déjà planifié de sortir voir son cher camarade qui se surnommait lui-même le roi de la nuit. Elle laissa donc passer l'après-midi et la soirée sans la moindre vague, préférant ne pas attirer l'attention afin de pouvoir sortir facilement de la demeure une fois le temps venu. Lorsqu'elle estima que tout le monde dormait elle enfila une tenue fort peu présentable, mais bien plus pratique que ses couteuses tenues de coton qu'elle portait habituellement en public. Terminant d'enfiler sa tunique de lin, elle sorti du manoir par l'accès des serviteurs qui dormaient tous à cette heure-ci. Elle emprunta ensuite un vieux portail délabré encastré dans la clôture de la demeure et que tout le monde avaient depuis bien longtemps oublié tant il était bien caché, au fond du jardin derrière le saule pleureur. Avant de sortir, elle jeta un dernier coup d'œil au manoir endormi et s'éclipsa sans un bruit dans les rues de la ville.